« Chacun a, dans sa vie, une époque dont les souvenirs, tristes ou gais, restent indélébiles ; ceux qui, pour moi, se rattachent à nos réunions au château d’Espeyran, chez Frédéric Sabatier d’Espeyran, sont tous couleur de rose.
Chaque année, à l’époque des chasses, nous entrions sous ce toit hospitalier, et nous laissions à la porte nos préoccupations et nos idées tristes. Amis d’enfance du châtelain, nous lui prouvions notre affection en employant quinze ou seize heures sur vingt-quatre à pêcher, chasser, monter à cheval, jouer au billard ou au trictrac, causer follement ou sérieusement, mais en bannissant de nos entretiens la politique et la religion. Une liberté d’action illimitée doublait le charme de nos journées si bien employées et que des dîners pantagruéliques couronnaient dignement ; nous étions tous jeunes, plein d’entrain et de verve, sans chagrin sérieux : c’était un beau temps ! »
« Souvenirs de chasse et de pêche dans le midi de la France », par le Vicomte Louis de Dax. 1860.
Le pape Paul III a lui-même ordonné le 17 août 1538 la protection et la conservation du Grand bois d’Espeyran…
Les Sabatier d’Espeyran, grands amateurs de chasse, ont d’ailleurs sélectionné le site pour ses paysages et sa biodiversité en 1791.
Aujourd’hui, le domaine a préservé cette tradition ancestrale pour le plus grand plaisir des chasseurs qui jouissent de l’un des plus beaux terrains de jeu du Sud de la France.
Marais, petit bois, plaine… de splendides paysages défilent sous leurs yeux au cours de journées inoubliables. Flamands roses, taureaux et chevaux…offrent un tableau irrésistible à tous ceux qui se ressourcent au contact du spectacle d’une nature sauvage.
La douceur du climat et l’abondance de l’eau, l’avifaune aquatique en font le paradis des oiseaux migrateurs.
Le domaine abrite de nombreux autres petits et gros gibiers dans l’immensité de l’espace avec notamment le grand Bois qui est le premier abri que trouvent les migrateurs entre la plaine de la Crau et l’arrière-pays Montpellierain. La diversité de l’environnement et la richesse de la flore sont aussi la promesse de vivre d’inoubliables parties de chasses.
La journée démarre au petit matin. Encore plongés dans la fraicheur de la nuit, les chasseurs ont d’abord le bonheur de se retrouver et d’assister au réveil de dame nature.
Aucun ne saurait résister au sublime lever de soleil sur les marais où l’on se prépare à l’abris des agachons pour la passée aux canards, oies et autres sarcelles sauvages.
Suit une chasse à l’avant accompagnée des chiens pour lever et tirer le gibier dans le grand bois et ses allées bordées de pins, chênes verts ou blancs, arbousiers centenaires.
On trouve le faisan en bordure du bois, dans les couverts et les herbes hautes où il piète dans la tranquillité des lieux, les lièvres dans les plaines ou encore les compagnies de perdreaux dans le vignes.
En hiver, les amateurs de chasse à l’arrêt se délectent de l’abondance de bécasses remisées à l’abri dans le grand bois.
Les battues au sanglier invitent à une passionnante chasse aux chiens courants. Les chasseurs trouvent dans les bois ou dans les grandes terres un exceptionnel lieu de traque.
Il faut avoir entendu les chiens donnant de la voix dans un paysage doré d’automne, avoir humé les parfums humides des sous-bois, avoir observé les traces de la présence de la bête, repéré la bauge, il faut avoir attendu aux aguets et avoir vu le gibier surgir en un éclair sur le lieu présumé de son passage pour comprendre tout le charme de cette chasse.
Le soir, dans le marais, la journée se termine au son des canards siffleurs. Les chasseurs se mettent alors à l’affût, avec en fond un coucher de soleil unique sur la Camargue et la sensation d’avoir vécu une journée dans l’instant, d’avoir flirté avec la beauté de l’éternité…
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